Piles
2016
Aquarelle sur papier, 75 x 28 cm
Collectées, collectionnées, classées, composées.
De bas en haut et vice versa : l’espace de la page est presque plein.
Le monde des piles est celui de la saturation.
Nous pénétrons en archéologue dans un quotidien stratifié et dépareillé ; celui où l’on utilise des assiettes et des torchons, celui où l’on lit des livres, porte des vêtements, archive des documents, conserve des couleurs dans des boîtes… Celui aussi où l’on ne sait plus comment classer un monceau de feuilles volantes.
Au fond, la pile n’est-elle pas l’aveu d’une panique ?
Parfois on la prend à rêver d’effondrements.
Chacune de ses composantes est un intrus en puissance fomentant son évasion. Mais la pile flatte aussi chez les objets leur puissant sentiment d’appartenance.
Le regardeur y apprend à parcourir le visible sans le hiérarchiser : le dessous vaut le dessus, la place du milieu équivaut à tout autre.
La pile est politique.
L’idée et le problème de l’égalité sont nés de sa contemplation.